Prévoyance et attention à chacun·e
- Dorothée de Linares
- 27 nov. 2019
- 11 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mars 2023
Ce texte a été écrit pour un concours de nouvelles, sur le thème "Il aurait suffi de presque rien".
Claude arriva à 9 heures devant la Tour Ava. Elle avait une marge de sécurité confortable pour son rendez-vous de 10 heures. Son trajet en RER A avait été fluide. Dense, mais fluide. Elle avait pris ses précautions, ayant entendu parler des problèmes de transport vers la Défense : panne électrique, train bondé, ou incident voyageur, qui pouvaient retarder des milliers de passagers aux heures de pointe. Elle était déjà venue la semaine précédente pour repérer les lieux. La bonne sortie, l’itinéraire à travers les dédales de couloirs, les escalators et les passerelles jusqu’à sa destination lui étaient familiers.
Elle n’était pas complètement détendue, bien sûr, mais se sentait bien. Ces derniers temps, elle entretenait sa forme physique, soignait l’équilibre de ses repas, limitait sa consommation d’alcool, et respectait le plus scrupuleusement possible son rythme circadien : coucher avant 23 heures et lever à 6 heures 30. Elle savait maintenant préserver du temps pour elle, et jouissait chaque matin de la précieuse petite heure consacrée à son réveil musculaire, sa méditation et sa séance d’écriture créative, avant de s’occuper de Léo.
Les gens qui entraient dans la Tour Ava étaient majoritairement vêtus de gris, ou de bleu marine, et munis d’une sacoche ou d’un sac à dos d’ordinateur noir. Les rubans vert vif ou rose fuchsia de leurs badges égayaient cette uniformité. A partir de l’analyse des costumes et des âges des membres des deux équipes, Claude paria que les verts étaient les vrais salariés, les CDI, et les roses les prestataires et les stagiaires. Vert, couleur de l’espoir. A travers les grandes baies vitrées décorées de portraits de collaborateurs aux sourires plus épanouis que les modèles vivants, elle les regardait passer les portes tournantes puis les tourniquets de sécurité, comme des coureurs de haies avalant leurs obstacles. Le flot était régulier, un ballet quotidien bien réglé. En cas d’écart ou de fausse route, l’homme de la sécurité saurait remettre la brebis égarée sur le droit chemin, avec douceur et fermeté.
Rubans verts et rubans roses n’avaient pas l’air plus malheureux que les autres personnes que Claude avait croisées sur le parvis. C’était quand même le siège d’un Groupe International, normal que ce soit sérieux. Elle se félicita du choix de sa tenue. Ses sous-vêtements avaient le mérite de savoir se faire oublier. La culotte fétiche, hyper confortable, ne risquait pas de glisser dans les fesses, et le soutien-gorge qui mettait en valeur sa poitrine sans ostentation resterait bien en place. Dans la boutique, elle avait vite élu le pantalon anthracite à la coupe élégante et confortable, avec la veste de tailleur assortie, au col discrètement brodé de bleu clair, importante petite touche personnelle. En dessous, elle avait longtemps hésité entre deux hauts imprimés, pour finir par se décider pour une blouse de soie grège. « Superbe working girl ! », avait complimenté la vendeuse. Allure impeccablement adaptée en tous cas pour un entretien de recrutement dans une compagnie d’assurances internationale.
Plusieurs personnes apportaient leur café fumant dans un mug en carton. Il suffisait de suivre le flux en sens inverse pour trouver la source de ces boissons. En réalité, Claude avait déjà repéré cette boutique d’une grande chaîne, située à un endroit stratégique, sur la place George Sand.
Pendant qu’elle était dans la file d’attente pour passer commande, elle régla l’alarme de son téléphone pour ne pas oublier de revenir tranquillement au bas de la Tour Ava à 9h55. Ensuite, elle s’installa près d’une fenêtre, poste d’observation sur les perspectives gigantesques et anguleuses de son futur environnement. Le soleil du printemps rebondissait sur plusieurs parois, créant des jeux de lumière en ricochet sur ces installations de pierre, de verre et de fer. Intéressant d’un point de vue architectural, certes, mais malgré les efforts des urbanistes, cette modernité manquait tristement d’arbres.
Elle entendit appeler « Claudie » et comprit qu’elle devait aller au comptoir chercher son café au lait, ou plutôt son Caffè Latte. La personnalisation de l’expérience client, ils s’y connaissaient, dans ces enseignes florissantes. S’entendre appeler par son prénom donne l’impression de sortir de l’anonymat. Voir l’orthographe de son prénom écorchée sur le gobelet donne envie de partager la photo dudit gobelet sur les réseaux sociaux. Cela crée de l’émotion et du buzz. Claude était bien consciente de ces techniques de marketing, c’était son domaine.
Le café était un lieu pour les rendez-vous informels des travailleurs du quartier. Sous la table d’à côté, « Erik », quinquagénaire fringant à la crinière argentée tenait la main de la jeune « Jane », et lui demandait de « patienter encore un peu ». Il fallait qu’elle comprenne, sa femme n’était pas encore prête, elle était fragile. Claude s’étonna de la trivialité de cette situation. Elle était prête à parier que l’homme ne quitterait jamais son épouse légitime, et ferait souffrir d’autres jeunes collaboratrices.
La réunion secrète du couple de l’autre côté n’avait, elle, rien de sentimental. « Michel » et « Ysabelle » faisaient partie de deux services a priori concurrents dans la même entreprise, mais s’accordaient en douce sur leurs objectifs officieux, pour le comité stratégique de la matinée. Cela faisait trois fois que la femme regardait sa montre en disant « on ne doit pas arriver ensemble, je vais y aller », mais elle ne partait toujours pas. Claude les entendit comploter contre « Roulette » et « Balayette », qui avaient de grandes responsabilités malgré tous leurs défauts. Noms véritables ou surnoms ? Si Claude avait deviné le nom de leur entreprise elle aurait pu chercher sur LinkedIn, mais ils étaient restés discrets au moins sur ce point crucial.
Elle reconnut certains profils atypiques dans la clientèle. Les free-lances se laissaient repérer par leurs ordinateurs Mac. Les retraités, aux costumes souvent un peu démodés, tentaient de se mêler à la foule pressée des actifs, mais leur nouvelle lenteur les trahissait. Venaient-ils humer le parfum du stress qui les avait tenus toutes ces années, se frotter aux émanations d’adrénaline, pour se faire croire à eux-mêmes qu’ils faisaient encore partie des personnes utiles de la France qui gagne ?
Claude fit un peu de respiration carrée pour se concentrer. « 1, 2, 3, j’inspire, 1,2,3, je bloque, 1, 2, 3, j’expire, 1, 2, 3, je bloque ». Véronique, sa sophrologue, lui avait appris à utiliser son souffle pour tempérer ses émotions. Elle savait par exemple que quand elle serait dans l’ascenseur de la Tour Ava, elle saurait se recentrer discrètement sur sa respiration abdominale, juste avant l’entretien.
Elle relut l’annonce de « Chef·fe de Produit Marketing senior.e», même si elle la connaissait déjà par cœur. Elle ne s’étonnait plus de l’écriture inclusive qu’elle maniait elle aussi aisément dans ses écrits professionnels. Elle s’attarda plutôt à repasser en revue les différents points du profil recherché, et répéta ses arguments, en suivant la méthode STAR (Situation, Travail, Actions, Résultats), que la coach du cabinet d’outplacement lui avait enseignée. Cette méthode était imparable pour valoriser ses compétences.
Ensuite, elle se permit de sortir son téléphone, pour lire les messages d’encouragement de sa mère et d’amies qui croisaient les doigts pour elle. Que de bonnes ondes ! Parmi les notifications envoyées par ses applications, elle trouva celle de son entrée en période de fertilité, synonyme de créativité et d’épanouissement. Pas de désagréables symptômes prémenstruels ni de période de règles abondantes. Même ses hormones étaient dans son camp, pour que toutes les chances soient de son côté.
Il était temps de passer aux toilettes. C’était suffisamment propre pour s’asseoir sur la lunette. Elle vérifia ses aisselles : le déodorant avait été efficace malgré le voyage en RER. Puis, elle s’installa devant le lavabo, en veillant à ne pas mouiller son sac. Elle se brossa les dents avec son mini-kit hygiène dentaire. Le maquillage n’avait pas bougé. Elle avait bien fait de mettre du mascara waterproof, en cas d’émotion incontrôlée ça ne coulerait pas. Il fallait juste refaire briller un peu ses lèvres, avec le Gloss Embellisseur Longue Tenue, qui tiendrait jusqu’à midi. Un petit coup de brosse sur ses mèches si naturelles, puis elle épousseta ses épaules. Rien de pire que l’attention de l’interlocuteur détournée par des cheveux tombés, ou encore pire, des pellicules abandonnées.
Le miroir renvoyait-il bien l’image d’une cadre pro-active, adepte de la co-construction, douée d’empathie, au goût avéré pour le challenge, et incarnant la prévoyance inclusive ?
Claude se sourit. Oui, elle pouvait être fière d’elle-même. Elle allait franchir facilement cette épreuve, comme elle avait réussi haut la main les concours des Ecoles de Commerce une quinzaine d’années auparavant, et comme elle avait été couronnée de succès à l’entrée chez ses premiers employeurs, dans l’assurance, d’abord, puis en tant que Directrice Marketing de Mifa Sols, l’entreprise de Pascal Pavillon. Avant que tout bascule.
Il était loin le jour où elle s’était retrouvée en larmes dans le cabinet du docteur Ambert. Ce jour-là, elle refusait de se faire arrêter, elle ne pouvait pas abandonner le projet de réorganisation stratégique comme cela, elle voulait juste des médicaments pour dormir la nuit, juste pouvoir récupérer un peu, juste mieux se concentrer pour être plus efficace dans son travail. Elle ne se montrerait pas faible, elle saurait reprendre le dessus.... Mais le médecin ne lui avait pas laissé le choix. Au début, Claude lui en avait voulu. Elle avait accusé les médicaments de l’abrutir. Elle avait l’impression de se transformer en zombie.
Suite à la première lettre de son avocat demandant à l’avocat de Mifa Sols de négocier son départ de l’entreprise, Pascal lui avait écrit, à elle directement, avec un vouvoiement incongru : « Ne pensez-vous pas, plutôt que de s’écrire par avocats interposés, qu’une discussion franche et loyale serait une bonne idée. Je vous laisse le soin de prendre contact avec moi ou toute autre personne de l’entreprise, afin d’organiser une rencontre ».
La nuit suivante elle s’était réveillée haletante et en sueur. Dans son cauchemar, elle retrouvait Pascal pour un duel au petit matin dans l’entrepôt de stockage de l’entreprise. Si elle ne s’était pas réveillée, il l’aurait flinguée. D’autres nuits, elle rêvait qu’il l’attendait au bureau et lui disait d’un ton mielleux « je ne comprends pas ce qu’il s’est passé, pourquoi n’y arrives-tu pas ? ». Parfois, au contraire, il l’appelait pour lui avouer qu’il avait absolument besoin d’elle pour finir le projet, que Mifa Sols ne tournait plus sans elle, il la suppliait de les sauver. Ces derniers rêves étaient tout aussi désagréables. Elle en parlait à sa psy qui la félicitait pour son « bon travail ».
Psychologue, médecin, coach, avocat, sophrologue, amies : tout un réseau de soutien s’était tissé autour d’elle. Elle avait peu à peu accepté l’idée que son employeur n’avait pas pris « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs », ainsi que le prévoit le Code du Travail. Petit à petit, elle s’était faite à l’idée qu’elle souffrait de ce fichu syndrome épuisement professionnel, de ce satané burn-out, que le comportement de son patron n’y était pas pour rien, et qu’elle devait se soigner. C’était quand même ironique, de la part d’un vendeur de revêtements de sols, de laisser s’effondrer sa collaboratrice fidèle.
L’avocat avait fini par négocier une rupture conventionnelle. Il avait suggéré d’attaquer Mifa Sols aux prud’hommes pour harcèlement moral, avec un dossier bien étayé, comprenant des textos de Pascal le week-end exigeant de préparer un dossier à présenter au comité de pilotage du lundi matin, des mails désagréables lui en demandant toujours plus, ou manifestant un courroux, et même quelques allusions sexuelles ambiguës. Mais Claude avait préféré alors se sauver, tout simplement, et ne plus jamais avoir affaire à lui.
Maintenant, elle était prête à reprendre un travail, à relancer sa carrière. Elle était plus que prête, elle n’aurait pu être mieux préparée. Elle avait retrouvé la santé. Elle avait arrêté les médicaments. Elle avait repris confiance en elle. Et surtout, elle avait anticipé et mis sous contrôle tous les petits riens insignifiants qui autrefois auraient pu la troubler. Aucun obstacle ne pourrait lui résister. Le poste à pourvoir lui correspondait absolument. Son CV avait été sélectionné tout de suite et elle avait eu un entretien téléphonique où elle avait pu montrer son adéquation avec le profil attendu et sa grande motivation. Le rendez-vous du jour porterait essentiellement sur sa personnalité, ses valeurs, ses compétences comportementales, tout ce que dans le jargon des ressources humaines on appelait désormais des soft skills.
– Votre nom et votre entreprise s’il vous plait madame ?
L’hôtesse d’accueil sourit encore plus gentiment, en lui rendant sa carte d’identité et un badge visiteur au ruban gris, lorsque Claude répondit qu’elle était invitée à un entretien avec Madame Berry. C’était encore un petit signe positif.
En patientant sur les larges canapés, Claude put noter qu’il y avait 12 ascenseurs et 36 étages. Elle pourrait ainsi répondre aux interrogations de Léo sur le futur travail de sa mère. C’était bien de son âge d’être fasciné par les immeubles de grande hauteur.
Elle n’eut pas à attendre longtemps. Une autre personne avenante s’approchait d’elle.
– Claude ? Enchantée, je suis Françoise Berry.
La poignée de main fut irréprochable des deux côtés : ni molle, ni moite, ni froide.
– Je suis consultante au sein de la Team Recruiting de la Direction des Ressources Humaines. Merci d’avoir accepté mon invitation. Vous avez trouvé facilement ?
Françoise mit tout de suite Claude en confiance. Elle la conduisit au 22ème étage, dans un petit bureau d’entretien.
– Installez-vous confortablement, pendant que je vais chercher de l’eau, à moins que vous ne préfériez un café ou un thé ?
Sur la photo de la Team Recruiting affichée au mur, Claude reconnut Françoise au milieu d’autres femmes majoritairement blondes et toutes rayonnantes de bonheur. Elle eut à peine le temps de lire leurs déclarations d’engagements contre toutes formes de discrimination, que son interlocutrice était revenue. Françoise se présenta.
– Cela fait cinq ans que je travaille ici, et vingt ans dans le métier de recrutement. Mon rôle aujourd’hui, c’est de vous donner envie de venir travailler chez nous, et de m’assurer bien sûr que votre personnalité s’accordera bien avec la culture de notre Groupe et avec nos valeurs fortes, qui sont la prévoyance et l’attention à chacun, et aussi à chacune bien sûr.
Bien sûr Claude avait étudié tout cela en détails. La consultante continua.
– A l’issue de notre entretien, si nous en sommes toutes les deux d’accord, je présenterai votre dossier à Madame Gérard, Directeur Marketing Groupe, qui fera le choix final parmi deux ou trois candidatures au maximum.
Claude remarqua avec contentement l’emploi du futur plutôt que du conditionnel.
L’entretien dura plus d’une heure, mais parut extrêmement rapide à Claude.
Elle déroula son pitch avec conviction, et répondit aux questions dans un échange cordial et fluide. Elle prenait exprès des moments de silence, où elle sentait qu’elle captait encore plus l’écoute de son interlocutrice, mais n’avait jamais besoin de chercher ses mots. Elle avait anticipé tous les points délicats de son parcours, et préparé des réponses aux questions gênantes qui se présenteraient à coup sûr.
– J’ai quitté Mifa Sols pour me lancer dans de nouveaux challenges et sortir de ma zone de confort. J’avais fini par faire le tour de mon poste. J’ai défini et mis en œuvre la nouvelle stratégie marketing de l’entreprise, une PME familiale qui a connu une forte croissance.
– Je recherche maintenant à exprimer mon potentiel dans un groupe international.
– Mon patron n’était pas facile, mais grâce à lui j’ai énormément appris sur moi-même.
Même à l’évocation de Pascal, Claude réussit à regarder Françoise bien dans les yeux, et à maîtriser ses émotions. Elle sentait l’oxygène irriguer tout son corps, à mesure que son ventre se gonflait et se dégonflait.
Elle eut la chance de n’avoir à écarter aucune question trop personnelle, voire illégale, comme cela lui était déjà arrivé, les questions sur le métier de son potentiel mari, sur le mode de garde de son fils ou même sur ses convictions religieuses.
La recruteuse hochait la tête en permanence. Le brillant de ses yeux ne pouvait être factice, et son sourire était plus aimable encore qu’en début d’entretien.
– Ecoutez, Claude, je vais être directe, annonça-t-elle soudain en refermant le dossier devant elle. Je suis convaincue que votre profil est très intéressant pour le Groupe et que ce poste pourrait parfaitement vous convenir. J’ai très envie de vous faire rencontrer madame Gérard. Qu’en dites-vous ?
Claude sentit une boule de chaleur s’installer dans son ventre. Elle avait tellement attendu ce moment qu’elle avait du mal à y croire : elle était en short-list, à une seule petite marche du CDI, à deux doigts de l’état de grâce.
Elle ne se précipita pas pour répondre, elle ne se jeta pas dans les bras de Françoise, elle ne rougit même pas. Elle inspira profondément, expira lentement, et dit tout tranquillement :
– Je serai très heureuse de rencontrer rapidement madame Gérard.
***
Une heure plus tard, Françoise Berry croisa sa cliente interne à la machine à café du 32ème étage.
– Alors Françoise, le poste de chef de produit, ça avance, vous avez reçu des candidats ? demanda Madame Gérard en attrapant brusquement son café qui n’avait pas encore fini de couler.
– Oui madame, justement je vais vous envoyer ce soir ma synthèse sur la candidature de Claude Dupin, qui me plait énormément, se réjouit Françoise.
– Ah, très bien. Il a fait quoi comme école ?
– Elle est diplômée de Sup de Co Paris, c’est une jeune femme. Son expérience colle parfaitement avec vos attentes, et …
– Une fille ? Non ! Vraiment, j’ai besoin d’un homme sur ce poste, j’ai déjà assez de filles dans l’équipe. Surtout que vous savez bien qu’Anne est encore enceinte. Présentez-moi plutôt des dossiers d’hommes. Ouh là ! J’ai Comex dans deux minutes. Je compte sur vous Françoise, ne traînez pas.
Et la Directeur Marketing Groupe tourna les talons.
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